Expo: "Viol+en+ce+mon+de+fou" de Marylène Agat

+VIOL+EN+CE+MON+DE+FOU qui aurait pu aussi s’intituler VIOL EN CE MONDE DE OUF!! , comme elle me l’a indiqué après réflexion .

Hier , après avoir vu l’expositition « O péyi Code Noir » de Stonko Lewest et Thierry Lima à la médiathèque du Gosier , je repris le bus en direction de Pointe-à-Pitre pour rentrer chez moi , sans oublier de m’arrêter au Centre Rémy-Nainsouta , pour cette fois-ci aller poser mon regard , sur les œuvres de l’artiste- peintre Marylène Agat. A quelques pas du centre j’aperçois une banderole à l’entrée qui annonce le titre de l’expo : +VIOL+EN+CE+MON+DE+FOU+ dans des couleurs qui seront celles qui domineront dans les tableaux que je m’apprêtais à découvrir. A savoir, le rouge , le noir , et cette lueur d’espoir symbolisée par le jaune et le blanc. Dès mon arrivée je m’arrêtai sur une première toile, je la regardai avec attention pour déjà décryptée le style de cette artiste que je découvrais. Puis, je me retournai et là une femme me dit bonjour et se présenta. C’était elle, l’artiste-peintre Marylène Agat. Elle était comme je l’avais vu en portrait dans les différents billets que j’avais lu sur elle, c'est-à-dire avec un style vestimentaire qui voulait comme nous rappeler qu’elle était une artiste-peintre et ce de la tête aux pieds !

Je découvris la salle d’expo, assez grande, qui accueillait la série de 40 œuvres de l’artiste qui représentaient la violence .Je m’arrêtai sur chaque œuvre et les regardai avec attention afin d’analyser les détails qui peuvent nous échapper et dans ce cas limiter notre interprétation si on n’y faisait pas attention. Le genre de détails auxquels je fais allusion on les trouve déjà dans les titres de plusieurs œuvres. On y trouve des jeux de mots comme « Interrieure » , « Amor+ », « Condanné ».

L’artiste me confia qu’elle regretta que beaucoup de personnes n’aient pas compris ces jeux de mots dont elle modifia une partie car ils pensaient qu’il s’agissait de fautes d’orthographes. En effet , un artiste n’a pas de limites , donc il est tout aussi normale que son thème la violence soit aussi bien représenté sur la toile que dans le titre.

Ces œuvres sont le résultat d’un constat de l’artiste sur le thème de la violence présente dans la vie de tous les jours. Elle nous livre un travail de réflexion assez percutant et saisissant, le fruit de 4 années de labeur. Comme elle me l’a bien dit, il ne s’agit pas précisément de dépeindre la violence en Guadeloupe mais la violence en générale, car elle est partout. L’artiste a donc ressenti le besoin de mettre des formes, des couleurs sur un sujet qui n’est pas si simple à traiter. Car il ne s’agit pas simplement de peindre des formes en rouge et noir pour représenter la violence. Le travail qu’a fait cette artiste est bien plus profond de ce que l’on aurait pu imaginer. Elle utilisa comme procédés , le collage (d’objets ou de papier..), des formes en relief pour plus de perspectives , des symboles pour raconter , décrire la violence sur toutes ses formes dans le but de captiver et capter l’attention du spectateur voire choquer , sur un sujet aussi grave que celui-là.….

La violence conjugale, le crime , la violence dans l’amour, car un chagrin d’amour peut tuer , la violence dans la destruction de la nature qui elle en retour tue l’homme car elle est là, bien vivante mère nature , observatrice de tous les dégâts causés par l’Homme……La réalité que reflète ces œuvres c’est un monde où le chaos est omniprésent et duquel il est impossible de sortir , car le désordre c’est finalement la vie qui elle , à son tour est indissociable à la mort.

Il y a beaucoup de mouvement dans ses toiles peintes à l’acrylique, car les figures et visages qui abondent dans ses œuvres sont tels des âmes qui vagabondent. Il se dégage de ses tableaux de la tristesse , la mélancolie , du désarroi . Mais même si l’artiste ne propose aucune solution pour erradiquer ce fléau , elle voit une lueur d’espoir. Cette lueur qu’on retrouve dans ces toiles est soit représentée par une figure unisexe habillée en blanc , soit par des formes triangulaires en jaune tels des projecteurs. Cette lueur d’espoir l’artiste la représente surtout dans un tableau qui clôt l’exposition, dans lequel des papillons meurent certes mais dans un monde beaucoup plus coloré, que celui qu’elle a dépeint dans toutes les autres toiles de la série, signe qu’il y a de l’ « Espoir » comme l’indique le titre même de la toile finale.

J’ai été très contente de découvrir cette artiste et d’avoir pu échanger longuement avec elle sur divers sujets. Une personnalité, une belle rencontre. Elle me remercia pour cet échange en m’offrant un collier en écorce de sa collection d’accessoires.(voir photo)

La violence représentée par Marylène Agat c’est au centre Rémy-Nainsouta (Pointe-à-Pitre) jusqu’au 30 avril !!!